de Havilland Mosquito B Mk.IX/Mk.XVI

Le Mosquito était probablement l'un des avions les plus polyvalents conçus pour la RAF (Royal Air Force), et en effet, un avion que nous n'aurions peut-être jamais eu du tout sans la persévérance de son concepteur, Geoffrey de Havilland.

En fait, c'est la simplicité du design de de Havilland qui aurait pu mettre le projet en échec dès le départ. Pour répondre aux exigences du ministère de l'Air pour un bombardier à grande vitesse, de Havilland a proposé une nouvelle cellule, composée principalement de matériaux non stratégiques, et propulsée par deux moteurs Rolls Royce Merlin. Contrairement aux conceptions soumises par d'autres fabricants, de Havilland imaginait que son avion serait assez rapide pour être totalement non armé, avec une enveloppe lisse et aérodynamique. Pour le ministère de l'Air, cela semblait peut-être un peu trop fantaisiste, et de Havilland fut invité à simplement agir comme sous-traitant pour les conceptions d'autres fabricants.

Cependant, Geoffrey de Havilland n'a pas abandonné et a repris la conception dans le cadre d'un accord de financement privé, en utilisant une petite équipe de conception dirigée par Eric Bishop. Les travaux ont commencé dans le plus grand secret à Salisbury Hall, Hertfordshire, en octobre 1939. L'avion devait être désigné "DH.98". Même si la proposition de de Havilland était pour un bombardier non armé, son équipe a créé une conception qui permettrait l'installation de quatre canons tirant vers l'avant, placés dans le ventre avant de l'avion et tirant à travers des tubes d'échappement.

Avec la guerre maintenant en plein essor et des changements dans les exigences du ministère de l'Air, qui ont vu une acceptation générale du DH.98 pour un rôle de reconnaissance, une maquette grandeur nature a été inspectée par le ministère de l'Air en décembre 1939, seulement 2 mois après le début du projet dans le plus grand secret. La porte était désormais solidement ouverte, et à partir de ce moment, le ministère de l'Air a fait des demandes au DH.98 qui l'ont vu être développé à la fois comme bombardier haute vitesse et comme chasseur. Le Mosquito, comme il est vite devenu connu, était l'un des avions les plus polyvalents en service actif, utilisé pour des rôles tels que chasseur de nuit, chasseur à long rayon d'action, photo-recon, bombardier rapide et avion de frappe maritime.

Aucune histoire condensée du Mosquito ne serait complète sans quelques mots sur sa construction. La cellule principale elle-même était composée de bois, avec le fuselage formé sur un support en béton, en deux moitiés, utilisant un sandwich de balsa entre des couches de bouleau. Ces coques rigides ne nécessitaient pas de structure interne, et une fois équipées, elles étaient collées ensemble et renforcées par des cloisons simples. Les ailes étaient également entièrement en bois, construites principalement en épicéa et contreplaqué. Cette conception très réussie a été utilisée non seulement par les forces britanniques, mais aussi par les États-Unis, le Canada, l'Australie, la Chine, la France et la Nouvelle-Zélande, entre autres, et près de 8000 exemplaires avaient été construits lorsque la production a cessé en 1950. Le Mosquito restera à jamais dans l'histoire de l'aviation comme l'un des avions les plus polyvalents, innovants et réussis de son époque.