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US Elite Forces in afghanistan
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La seconde guerre d'Afghanistan de l'histoire contemporaine oppose à partir d’octobre et novembre 2001, les États-Unis, avec la contribution militaire de l'Alliance du Nord et d'autres nations occidentales (Royaume-Uni, France, Canada, etc.), au régime taliban. Cette guerre s'inscrit dans la « guerre contre le terrorisme » déclarée par l'administration Bush à la suite des attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington. Le but de l'invasion selon les États-Unis et leurs alliés était de capturer Oussama Ben Laden, détruire l'organisation Al-Qaïda qui possédait des bases dans le pays avec la bénédiction des talibans, et renverser ces derniers.
La campagne initiale chassa les talibans du pouvoir, permettant l'instauration d'un gouvernement provisoire dirigé par Hamid Karzai à la suite des accords de Bonn de décembre 2001. Les talibans engagèrent alors une guérilla contre la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) qui regroupe les forces armées sous commandement de l'OTAN25. Depuis 2006, les forces armées talibanes sont très actives. Le gouvernement afghan de Karzaï, élu président en octobre 2004, n'a que peu de légitimité et ne contrôlait en 2006 que le secteur de Kaboul26. En août 2008, il y avait 70 000 soldats étrangers en Afghanistan, 53 000 pour la FIAS et 17 000 pour l'Operation Enduring Freedom américaine27 ; en 2009 quelque 113 000 soldats étrangers, dont 71 000 américains, sont déployés dans le pays28 ; en 2012 ce sont environ 130 000 soldats étrangers dont 90 000 américains qui y sont présents29 ; en août 2013, 87 207 soldats étrangers y sont encore déployés dont 60 000 américains30 ; enfin au 15 janvier 2014, il reste 58 129 soldats de la Fias dont 38 000 américains31; ces chiffres n'incluent pas les nombreux employés des sociétés militaires privées (2 000 hommes de la firme britannique Saladin, ceux de Blackwater, etc.).
En janvier 2009, le think tank International Council on Security and Development a estimé dans un rapport que les talibans étaient actifs dans environ 72 % du territoire afghan, conclusions contestées par le commandement de l'OTAN32. Le site National priorities estime à plus de 765 milliards de dollars le coût de la guerre33 (pour le cercle de réflexion CSIS, le chiffre s'élevait déjà à 642 milliards en avril 201334).
Cette guerre est particulièrement liée au conflit armé du Nord-Ouest du Pakistan et donc à la question de la lutte contre les groupes agissant depuis les régions tribales du Pakistan. Ce conflit est le plus long engagement de l'armée américaine depuis la guerre du Viêt Nam (1959-1975).
Après la première guerre d'Afghanistan et le retrait de l'Armée rouge en 1989, les moudjahiddin afghans parvinrent à renverser le régime communiste en 1992. Cependant, le partage du pouvoir entre les différents seigneurs de guerre victorieux s'avéra impossible dans la durée. Une violente guerre civile, causée par les différends entre ethnies luttant pour le contrôle des différentes provinces, éclata alors entre les diverses factions. À l'origine (fin 1994), les talibans s'inscrivent dans ce schéma. Cependant, soutenus par les services secrets pakistanais et issus de l'ethnie pachtoune majoritaire d'Afghanistan, ils s'imposent en moins de deux ans dans le sud du pays, dominé par les Pachtounes.
Face à ces progrès, les moudjahiddin non talibans renforcés de quelques autres groupes avaient créé une coalition connue sous le nom d'Alliance du Nord, laquelle ne contrôlait plus en 2001 que la partie nord du pays. À cette époque, le gouvernement taliban est le gouvernement de facto du pays bien que reconnue seulement par le Pakistan, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis et mis à l'index par l'ONU35. En janvier 1998, les talibans ont signé un accord sur la construction d'un gazoduc traversant leur pays avec le consortium CentGas menée par la compagnie américaine Unocal36 mais la situation politique a fait que cette dernière abandonne le projet le 21 août 1998, au lendemain de l'opération Infinite Reach de représailles après les attentats des ambassades américaines en Afrique37. L'actuel président d'Afghanistan mis en place par les américains Hamid Karzai était, à l'époque, consultant pour cette compagnie38.
De son côté, l'Alliance du Nord, qui comprend le gouvernement officiellement reconnu par l'ONU, éprouve de grandes difficultés. Militairement, ses forces sont inférieures et elle est divisée entre différentes ethnies, Ouzbeks et Tadjiks notamment. Les liens entre alliés sont donc relativement faibles. Le 9 septembre 2001, le chef de l'Alliance, Ahmad Shah Massoud, est assassiné vraisemblablement par des agents d'Al-Qaida lors d'un attentat-suicide, affaiblissant encore plus l'Alliance.
La situation change avec les attentats du 11 septembre 2001. En effet, dès le 14 septembre, les États-Unis et le Royaume-Uni désignent ouvertement Oussama Ben Laden comme responsable. Ils préviennent les talibans que leur soutien à Oussama Ben Laden aura des « conséquences » et demandent son extradition39. De nombreux pays, alliés des États-Unis, ayant les mêmes intérêts ou craignant de s'attirer une hostilité américaine durable voire de se trouver mêlés aux attentats du 11 septembre, promettent aussitôt leur soutien ou leur concours. Les plus notables, qui arrivent dès le 12 septembre, sont le Pakistan39 dont le président annonce un « soutien illimité à la lutte contre le terrorisme », l'OTAN39, le Conseil de Sécurité de l'ONU39 et les ministres des finances du G739. Des discussions américaines ont également lieu avec la Russie et la Chine le 13 septembre39. Le même jour, le conseil OTAN-Russie déclare son intention de lutter contre le terrorisme. Le Premier Ministre australien déclare le 14 septembre que les accords défensifs de l'ANZUS peuvent s'appliquer39 tandis que les 19 pays membres de l'OTAN se déclarent solidaires des États-Unis39. Le 19 septembre, c'est le tour de l'OEA de déclarer les accords de défense de cette organisation applicables39. Enfin, le 24 septembre, le pape Jean-Paul II reconnaît un droit à légitime défense aux États-Unis39. Ainsi, en quelques jours, les États-Unis sont assurés d'un large soutien international leur laissant la possibilité de riposter.
Cependant, le soutien le plus important se traduit le 18 septembre 2001 par la demande du Conseil de sécurité des Nations unies envers les talibans d'appliquer la résolution no 1 333 et l'extradition d'Oussama Ben Laden devant les autorités compétentes39.
Le même jour, les talibans repoussent les premières demandes d'extradition et appellent à la réunion d'une assemblée de religieux musulmans pour décider du sort d'Oussama Ben Laden39. Le 20, ce conseil demande au chef d'Al-Qaïda de quitter l'Afghanistan. En revanche, les talibans annoncent qu'ils répliqueront à toute attaque des États-Unis. Enfin, le 21 septembre, l'ambassadeur taliban au Pakistan déclare que son pays ne livrera pas Ben Laden sans que lui soient fournies des preuves de son implication dans les attentats39.
Dans le même temps, l'armée américaine commence des missions de reconnaissance en Afghanistan. Un drone est ainsi perdu (peut-être abattu) le 22 septembre39. Le même jour, les combats reprennent entre l'Alliance du Nord et les forces talibanes. Les premiers obtiennent deux jours plus tard l'assurance d'un soutien accru de la Russie39. Les américains revendiquent toutefois le contrôle des opérations, refusant à l'ONU le droit de les surveiller, tandis qu'ils promulguent un amendement empêchant les soldats américains d'être déférés devant la Cour pénale internationale)39.
Les menaces américaines et britanniques contre les talibans se font alors plus pressantes début octobre alors que les premières unités militaires gagnent la région (discours de Georges Bush ou de Tony Blair le 2 octobre)39. De plus, les Anglo-américains préparent un éventuel nouveau régime en entamant des discussions avec l'ancien, et âgé, roi d'Afghanistan Mohammed Zaher Chah39. Le 5, le gouvernement pakistanais se déclare également convaincu de l'implication d'Oussama Ben Laden dans les attentats39. Les opérations militaires commencent deux jours plus tard, le 7 octobre 2001, et le lendemain, le ministre Donald Rumsfeld annonce que la guerre se poursuivra jusqu'à la « destruction des réseaux terroristes »39.
Les forces talibanes comptent environ 35 000 hommes40. Elles sont renforcées par de nombreux volontaires étrangers, dont environ 9 000 à 10 000 pakistanais et 500 à 600 arabes40. Elles disposaient d'une centaine de chars d'assauts de modèles anciens (T-55) voire archaïques (T-34/85) et d'environ 200 pièces d'artillerie40. Le corps d'artillerie regroupe les meilleurs éléments de leurs forces40. Enfin, la défense anti-aérienne apparaît comme très largement insuffisante40. Dans l'ensemble, le commandement est moyen, avec des frictions entre unités de différentes nationalités, même si les talibans ont largement innové depuis les années 1996-1998 par rapport à leurs adversaires40. De plus, peu de soldats talibans ont alors une réelle expérience des formes de guerre occidentales.
Les forces occidentales engagées dans l'offensive d'octobre-novembre 2001 sont presque essentiellement fournies par les Américains et les Britanniques. Cependant, en raison de la distance séparant ces pays de l'Afghanistan, la majorité des unités terrestres ne fut déployée que progressivement. Les Américains nomment cette opération d'abord « Justice sans limites » (Operation Infinite Justice) puis optent pour le moins agressif « Liberté Immuable » (Operation Enduring Freedom), avec comme but officiel de lutter contre le « terrorisme international » et ses soutiens : cette distinction prendra son importance après le renversement du gouvernement taliban, les unités chargées de la « guerre contre le terrorisme » échappant au commandement de la FIAS qui doit, pour sa part, aider à reconstruire le pays en stabilisant le nouveau régime.
Outre plusieurs bataillons de la 10e Division de Montagne américaine, 200 hommes des « Royal Marines Commandos »39, une centaine d'agents de la CIA et environ 300 hommes des Forces spéciales américaines sont présents dès le début41. Une centaine d'hommes des Forces spéciales allemandes seront envoyés sur place vers décembre39. Quatre porte-avions américains et leur escorte sont mobilisés42, onze navires britanniques39, et deux sous-marins42. Plusieurs bombardiers lourds sont aussi utilisés42. Le 17 novembre 2001 le premier ministre Lionel Jospin annonce l'envoi du porte-avions Charles de Gaulle et de son groupe aéronaval constitué de deux frégates, d'un pétrolier ravitailleur, d'un sous-marin, d'un aviso en mer d'arabie au large du Pakistan. Le groupe appareille le 1er décembre 2001 pour une mission qui va durer sept mois jusqu'au 1er juillet 2002.
Le Front Uni Islamique et National pour le Salut de l'Afghanistan, plus connu sous le nom d'Alliance du Nord, tient début septembre 2001 5 % du territoire afghan43 principalement dans le nord-est du pays et les environs de Herat dans l'ouest du pays. Officiellement dirigé par l'ancien président Burhanuddin Rabbani, il constitue la principale organisation anti-taliban mais regroupe en fait des alliés assez disparates :
Jusqu'au 11 septembre, ces mouvements étaient soutenus par l'Iran, la Russie et le Tadjikistan43. Ils peuvent alors aligner environ 15 000 hommes appartenant en propre à l'Alliance du Nord équipé de dizaines de blindé T-55 et BMP-1 livré par la Russie durant l'été 2001 mais ils bénéficieront de nombreux changements de camps qui augmenteront leurs effectifs43 et des différentes poches de résistance dans le centre du pays44.
L'offensive anglo-américaine débute le 8 octobre 2001 par une série de bombardements aériens et de tirs de missiles de croisière, tandis que des troupes des Forces spéciales américaines entrent en contact avec les unités de l'Alliance du Nord à partir du 19 octobre (précédés par des équipes de la CIA à partir du 27 septembre). Dans la nuit de 19 au 20 octobre, les raids sur Rhino et Gecko sont la première grande opération impliquant des forces terrestres américaines. Le 3 novembre une offensive est lancée sur Mazar-e-Charif, qui tombe, avec l'aide des forces du général Abdul Rachid Dostom, le 9 novembre. Le 14 novembre, Kaboul tombe sans combats alors que le nord-ouest du pays se révolte contre les talibans (soulèvement d'Hérat le 12). La Coalition fait alors le siège de Kunduz, qui se rend le 23 novembre. 8 000 prisonniers y sont faits et beaucoup mourront à la suite de diverses exactions (mauvais traitements, exécutions sommaires, disparitions à la suite des interrogatoires, etc.)45. La veille, la bataille de Kandahar a commencé. Après négociations, les talibans remettent la ville aux hommes de Hamid Karzai (le futur président) et de Sharzaï le 7 décembre.
Les derniers combats de 2001 ont lieu lors de la bataille de Tora Bora jusqu'au 17 décembre. D'intenses bombardements causent de lourdes pertes aux combattants d'al-Qaïda qui y sont réfugiés, mais les troupes américaines ne sont pas assez nombreuses pour encercler le massif montagneux et Oussama ben Laden, présent sur les lieux, réussit à fuir au Pakistan46.
La chute de Mazar e-Charif le 9 novembre 2001 apparaît comme le véritable tournant de la première partie de la guerre. Elle galvanise les « Tadjiks de l’Est », dont l’avancée vers Kaboul est accélérée par le repli des talibans vers la région de Kandahar sous les ordres du mollah Omar. Washington tente cependant, avec l'aide de l'ex-roi Zaher Shah de freiner la progression des « Tadjiks de l’Est », le temps de négocier la démilitarisation de la capitale et la répartition des pouvoirs entre les différentes ethnies, notamment les Pachtounes, majoritaires dans le pays. Les tadjiks prennent cependant possession de Kaboul sans réels combats le 13-14 novembre.
Cinq semaines après le début des opérations militaires, le régime des talibans est renversé. Plusieurs milliers de talibans ont été tués ou faits prisonniers tandis que 3 700 civils ont péri dans les combats [réf. nécessaire]. Début novembre 2001, différents pays — parmi lesquels les Pays-Bas, l’Allemagne et le Japon — annoncent, à la demande des États-Unis et du Royaume-Uni, qu’ils vont eux aussi apporter une aide militaire ou financière. Depuis la fin octobre, l'Australie avait déjà envoyé un détachement des Forces spéciales (Special Forces Task Group) et des avions, opérant à partir de la base aérienne de Manas (Kirghizistan) dans le cadre de l'Opération Slipper. L'Australie retire ses forces spéciales en décembre 2002, avant de les re-déployer en 2005.
Fin 2001, les talibans ne contrôlaient plus que quelques territoires au sud-est et au nord-est du pays. L'OTAN accepte alors de s'engager sur le théâtre afghan avec la création et l'envoi de la FIAS (ISAF en anglais). Cette force est placée sous le commandement de l'OTAN. Dans les faits, le commandement tourne régulièrement d'un pays à un autre de 2001 à 2006 : Royaume-Uni48, Turquie (juin 2002 - janvier 2003)48, Allemagne/Pays-Bas (février - août 2003)48, Canada, France, Turquie, Italie et de nouveau Royaume-Uni. Depuis 2007, le commandement a été repris par les États-Unis. La FIAS est mandatée par l'ONU (résolutions 1386, 1413, 1444 et 1510)49.
Date | Effectifs de la FIAS |
2001 | 5 00050 |
décembre 2004 | 8 00049 |
10 février 2005 | 8 50050 |
18 septembre 2005 | 10 50050 |
31 juillet 2006 | 19 00050 |
5 octobre 2006 | 31 00050 |
4 avril 2008 | 47 00050 |
6 octobre 2008 | 51 000 |
4 avril 2009 | 60 000 |
15 septembre 2009 | 64 50051 |
1er octobre 2009 | 67 700 |
22 octobre 2009 | 113 00052 |
janvier 2011 | 140 000 |
17 avril 2012 | 132 381 |
19 février 2013 | 100 33030 |
1er août 2013 | 87 20730 |
15 janvier 2014 | 58 12931 |
La FIAS est divisée en cinq commandements :
source: Wikipédia
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