À la fin des années 1920, le paysage économique mondial était marqué par une série de développements majeurs, et l'Allemagne de la République de Weimar ne faisait pas exception. En cette période post-Première Guerre mondiale, de nombreuses grandes entreprises américaines ont pris conscience du potentiel économique de l'Allemagne, malgré les troubles financiers qui persistaient. Parmi ces secteurs prometteurs, l'industrie automobile se démarquait, offrant des perspectives de croissance significatives à une nation qui cherchait à se remettre d'une crise économique profonde.
L'Allemagne, en tant que berceau de l'industrie automobile, avait toujours été à l'avant-garde de l'innovation technologique dans ce domaine. Cependant, les défis économiques auxquels elle faisait face nécessitaient des investissements substantiels pour exploiter pleinement son potentiel industriel. C'est dans ce contexte que Henry Ford, figure emblématique de la fabrication automobile aux États-Unis, a conçu des projets ambitieux visant à étendre la présence de sa société en Europe.
En 1928, un accord de coopération historique a été conclu entre la société Ford et les dirigeants de la province du Rhin en Allemagne. Deux ans plus tard, cette collaboration a été scellée avec la pose de la première pierre d'une nouvelle usine dédiée à la production d'automobiles et de camions. La présence notoire de Henry Ford et de Konrad Adenauer, le bourgmestre de Cologne, lors de cet événement symbolisait l'importance stratégique de cette expansion.
Pour garantir une standardisation accrue entre les véhicules produits aux États-Unis et ceux fabriqués en Allemagne, Ford a transféré certains de ses outils les plus cruciaux vers la nouvelle filiale. Les voitures résultantes, produites en Allemagne, présentaient une similitude frappante avec leurs homologues américaines, se distinguant principalement par des détails mineurs.
Même avec l'avènement du régime nazi dirigé par Hitler, la coopération entre les États-Unis et l'Allemagne n'a pas connu de déclin. Au contraire, elle a connu une intensification, car le gouvernement allemand nouvellement établi s'est lancé dans une politique de remilitarisation progressive. Cette orientation stratégique a conduit à une augmentation inévitable du nombre de véhicules requis pour les besoins de la nouvelle armée, renforçant ainsi les liens entre Ford et l'Allemagne.
Parmi les réalisations notables de cette période, la Ford Eifel 20C a émergé comme la voiture particulière la plus populaire, symbolisant la réussite de cette collaboration. La production ultérieure de modèles tels que le V8-48, le G78A et le G81A a témoigné de l'évolution constante des technologies automobiles intégrées par Ford en Allemagne.
Cependant, avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l'industrie automobile, y compris les voitures de Ford, a été réquisitionnée massivement pour les besoins de l'armée. Bien que certaines voitures aient été produites avec une carrosserie cabriolet, des ajustements structurels ont été nécessaires pour renforcer la robustesse en raison de l'utilisation militaire.
Cette version modifiée de la voiture a trouvé sa place dans diverses unités de la Wehrmacht, principalement comme voiture de commandement pour les officiers de rang intermédiaire. Cependant, en raison du contexte de guerre et du manque persistant de pièces de rechange, leur nombre a progressivement diminué au fil du temps, devenant finalement une rareté relative dans les unités de combat à la phase finale de la guerre. Cette saga reflète l'intersection complexe entre l'industrie automobile, la politique et les événements historiques au cours de cette période tumultueuse.